3X3 Manifeste pour un bureau nouveau
Projet de fin d'étude, réalisé en 2022, en binôme avec Juliette Picherit. Sous la direction de Can Onaner et Mathieu Le Barzic .
Le thème du travail
La définition du bureau se fait à des échelles multiples. C’est un lieu architecturé et situé, un regroupement de personnes en comité ou une surface assignée à un travailleur. Il est donc lieu, pièce et objet. Le bureau est l’élément de compréhension de l’organisation d’une société. Il est un résidu physique d’un système global. A travers son analyse il est possible de comprendre la politique en place, l’économie d’un milieu, une organisation sociale ainsi que la place que le travail prend dans la vie quotidienne.
Aujourd’hui la crise du covid nous a fait repenser notre manière de travailler. Depuis peu, aller au bureau est une démarche qui a bien changé. Nous avons dû, par la force des choses, transposer dans notre sphère intime les formes et éléments qui définissent nos espaces de travail. Nous avons envisagé cette période vécue ces dernières années comme une crise de notre ère se présentant comme le point de bascule vers une nouvelle forme de société, de bureau et de rapport personnel à l’exercice professionnel. Si tout est à redéfinir alors il est essentiel de mettre en avant ce sujet et de l’étudier dans sa globalité.
Il ne s’agit pas de construire un idéal pour la ville de demain, mais d’initier un positionnement. Notre démarche est donc un manifeste qui expose une conception et un programme. Celui-ci fait l’état puis illustre au moyen d’un projet architectural dystopique, certains des axes qu’il nous semble important de considérer pour accompagner de manière consciente les mutations que nous vivons. Cet édifice fictionnel est donc la retranscription d'une satire sociale, ayant pour socle le manifeste regroupant l’ensemble de nos recherches concernant notre thématique.
Le Site
La notion de mutation des villes à travers les crises est notre axe d’étude pour tenter de projeter ce qu’il pourrait advenir. Quand le bureau évolue, c’est que la ville mue. Pour étayer notre propos nous avons élaboré une frise chronologique depuis laquelle nous avons extrait des événements clefs qui ont engagés des réflexions successives autour du sujet du bureau à toutes ses échelles.
En effet, comprendre les contextes de mutations des villes par le passé peut nous permettre d’élaborer une projection pour le devenir de la ville. Les architectes s’adonnent à cet exercice et la radicalité de leur proposition sous-entend souvent que le contexte dans lequel ils se situent leur donne cette légitimité. Les crises permettent de mettre en lumière des réflexions qui prônent des mutations fondamentales. Aucune proposition ne vient en rupture totale avec leur contexte, toutes sont en réaction par rapport à celui-ci. Elles peuvent être des réaction construites, comme lorsque Cerda a proposé un premier plan d’urbanisme suite à de multiple pandémies. Mais ces réactions peuvent également être de l’ordre du théorique. Elles viennent alors enrichir la compréhension d’un contexte, comme pour le concept de Archizoom qui offre une liberté infinie à l’homme en réaction à la production en chaine qui lui retire son essence. En opposition à cela, Aureli propose d’instaurer des limites pour permettre à l’homme de s’identifier dans son environnement. À travers cette nouvelle crise du covid et la mutation de nos espaces de travail qu’elle entraine, on peut se demander si cette crise engendrera une mutation totale de nos villes ?
Nous avons cherché un site de projection de ces possibles. Nous nous sommes placé dans la ville de Rennes dans laquelle nous vivons et nous avons suivi cette même méthode de croisement historique et urbanistique, dont vous pouvez retrouver l’analyse approfondie dans le livret en bas de page. Pour illustrer notre réflexion sur le nouveau bureau qui se doit d’être une synthèse du contexte existant, nous nous sommes implanté dans les deux îlots bordant la place de la mairie. En effet, cette situation regroupe les éléments étudiés dans les références c’est à dire l’organisation en îlot et l’enveloppe par le bâti. Les contours de cet îlot représentent donc les limites de cette nouvelle ville verticale dystopique dédiée au travail.
Le bureau 3X3, à l'échelle de la pièce
Le bureau 3X3, à l'échelle de la ville
Le manifeste